ABOUT A DATE : PREMIER ALBUM SOLO OFFICIEL
About a Date est le premier album officiel d’Isabelle Seleskovitch, distribué par le label Black & Blue en physique et en digital.
Enregistré à La Frette Studios avec une équipe prestigieuse, l’album entremêle standards de jazz et compositions originales, pensées et harmonisées dans la même esthétique.
Le répertoire varie entre ballades poétiques et swings festifs, mettant les mots à l’honneur : chansons aux paroles évocatrices, atmosphère de joie et de nostalgie mêlées.
Au piano et aux arrangements, l’excellent Laurent Marode illustre sa connaissance poussée du répertoire vocal et des grands disques de référence : on pense à George Shearing avec Nancy Wilson, Peggy Lee ou Dakota Staton.
La présence du vibraphone de Nicholas Thomas assure à l’ensemble une cohérence forte et originale, dans le meilleur esprit be-bop, avec le soutien d’une rythmique imbattable : Fabien Marcoz à la contrebasse, Mourad Benhammou à la batterie.
Cerise sur le gâteau, un guitariste virtuose en invité : Sébastien Giniaux, qui co-signe la très belle composition Almond Trees.
Avec About a Date, Isabelle Seleskovitch nous donne rendez-vous autour du jazz vocal qui l’inspire, et dévoile ses propres textes et mélodies, pour un premier album tout en élégance.
Toc toc toc ! Entrez dans la chronique de la réalisation de About a Date à La Frette Studios : Isabelle Seleskovitch raconte.
Le projet
Le jazz vocal à l'honneur
About a Date est un hommage au jazz vocal qui m’a toujours inspirée. Le titre est une citation du morceau Something Cool, popularisé par June Christy et emblématique pour moi de la meilleure tradition : une mélodie aux variations subtiles, qui se prête à une brillante orchestration ; des paroles qui racontent une histoire insolite, théâtrale ; une pointe de mystère et de mélancolie derrière une atmosphère de nonchalance. Je voulais m’inscrire dans cette veine et évoquer cet univers privilégié, avec ses divas, ses personnages marqués par la vie et ses scénarios improbables.
Paroles et histoires de femmes. L’une raconte son passé à un inconnu autour d’un verre, sous un soleil de plomb (Something Cool de Billy Barnes). L’autre évoque joliment la façon dont l’amour lui est un jour tombé sur la tête (It Could Happen to You de Jimmy Van-Heusen). On ironise sur un pic de chaleur lourd de conséquences sur les mœurs du couple (Too Darn Hot de Cole Porter). On évoque la tragique solitude d’une mondaine qui a perdu l’être aimé (Dame aux Diamants, mon adaptation en français de Sophisticated Lady de Duke Ellington). Chroniques de rendez-vous rêvés, ratés, inespérés. Volonté de s’affranchir, tout en restant fidèle à soi-même (I Can’t Help It de Betty Carter).
Car ce date est aussi un rendez-vous avec moi-même. Le jazz est toujours propice à la quête de soi, tantôt jubilatoire, tantôt éperdue. Mes compositions sont le reflet d’instants vécus, évoquent des lieux et personnes aimés, des moments de joie et d’amitié qui m’ont fait du bien (Back in Rome, Our Holiday) mais aussi des expériences de souffrance affective, d’ambiguïté amoureuse (Almond Trees, What’s With the Wind?). J’avais envie de les juxtaposer aux chansons qui m’inspirent et je les ai pensées dans la même esthétique old style. Car derrière le charme suranné qui leur est souvent associé, ces classiques intemporels que sont les jazz standards permettent de s’exprimer au plus proche de son être intérieur et profond. C’est le répertoire idéal pour l’exploration des âmes et de notre humanité, dans sa force, ses failles et ses obsessions. Il déploie une poétique de l’intime, voire de l’anecdotique qui atteint pourtant une dimension universelle. C’est cela qui me plaît dans cette musique et que je voulais exprimer.
Les musiciens
Un complice précieux
J’ai confié au pianiste Laurent Marode la co-direction artistique de l’album. C’est un arrangeur et un accompagnateur de grand talent, qui connaît très bien le répertoire vocal. Nous jouons ensemble depuis un certain temps et il a eu une influence importante, m’ouvrant des horizons par ses références et m’encourageant à développer mon répertoire. Il est devenu un collaborateur précieux, c’était donc important pour moi qu’il soit présent à cette étape. Nous avons d’abord travaillé à deux sur les arrangements à la faveur d’une résidence en Normandie, puis le projet a pris forme en répétition à Paris avec les autres musiciens.
Une équipe prestigieuse
Je voulais me mettre au défi et explorer des sonorités nouvelles. Le vibraphone m’apparaît comme un instrument à part dans le jazz, il a le pouvoir d’évoquer la tradition tout en insufflant une dimension poétique assez intemporelle. Je connaissais déjà le travail de Nicholas Thomas, très engagé dans l’esthétique bebop, mais je n’avais encore jamais collaboré avec lui, c’était l’occasion rêvée. Pour la rythmique, j’ai fait appel à Fabien Marcoz à la contrebasse et Mourad Benhammou à la batterie : efficacité et virtuosité garanties avec ces géants du swing. Marcoz, Benhammou et Thomas faisaient déjà partie de l’équipe du nonet de Laurent Marode. Travailler avec tous ces excellents jazzmen était pour moi le moyen de construire quelque chose de nouveau sur la base de fondations très solides.
J’ai aussi voulu rebattre les cartes avec un invité spécial, le guitariste Sébastien Giniaux. Après quelques collaborations ponctuelles, je lui avais un jour confié un texte de moi en anglais dont il a fait une jolie ballade, un morceau original pensé pour ma voix qui sonnait comme un standard intemporel. J’ai donc voulu inclure ce beau cadeau musical au répertoire du disque (Almond Trees). En outre, Sébastien est un musicien pétri de styles très différents, du classique au manouche en passant par le répertoire balkanique et la musique africaine. Ce métissage m’inspirait. Cela créait quelque chose d’inattendu dans cet hommage revendiqué à une certaine tradition.
Pour la prise de son et le mixage, j’ai fait appel à l’ingénieur du son Samuel Navel, avec qui j’avais déjà travaillé précédemment sur l’enregistrement de mon trio. C’est un excellent professionnel, qui a beaucoup de projets musicaux de qualité à son actif, en particulier dans le jazz. Il a été très à l’écoute tout au long du processus, à la recherche du son juste. En outre, il connaissait bien les conditions d’enregistrement à La Frette Studios.
Le studio
Un retour aux sources
Enregistrer à La Frette Studios était pour moi doublement symbolique.
D’abord, cet incroyable studio résidentiel se situe à La Frette-sur-Seine, ville de mon enfance. Dans cette localité du Val d’Oise, dont les magnifiques bords de Seine ont inspiré les plus grands peintres, il y a le pavillon où j’ai grandi avec ma sœur et mes parents, l’école où mes petites jambes m’ont menée chaque matin pendant des années… Bref, beaucoup de souvenirs. Je suis une grande nostalgique, comme l’illustrent mes chansons, ainsi ce cadre particulier donnait plus de sens encore à ma démarche artistique. Pour l’anecdote, la maison de maître dans laquelle le studio a été construit a appartenu dans le passé à une tante de ma famille ! Sans blague.
Nous étions aussi à proximité de la ville d’Herblay, là où j’ai commencé à chanter à la chorale et en leçons individuelles au conservatoire municipal et fait mes premiers pas sur scène. D’autres sons et images du passé qu’il était inspirant de convoquer en ce jour important.
La Frette Studios est un endroit exceptionnel, un écrin de magie où il fait bon vivre et faire de la musique. Nous avons été reçus comme des rois par l’équipe du studio qui a été aux petits soins avec nous, et que je remercie encore.
Pan de mon histoire personnelle et musicale, About a Date reflète mon amour du jazz vocal et ma gratitude pour les personnes qui m’entourent et m’encouragent dans cette voie. Cet album entièrement autoproduit est le fruit de deux ans de réflexion et de travail, avec la complicité artistique de mon cher ami Laurent Marode. J’ai eu la chance de trouver un soutien pour la distribution physique et digitale auprès du label Black & Blue. Nous avons mis du cœur à l’ouvrage. Et à présent, c’est au public que je donne rendez-vous.
